Les tenants du multiculturalisme, qui ont la fâcheuse tendance à se croire moralement supérieurs,
ne se privent que trop rarement du plaisir de nous lancer des ordres de
bienséance en croyant ainsi marquer des points lors d'un débat ou d'une
joute orale tout en officialisant leur position au sommet du podium de
la convenabilité.
Les mantras du multiculturaliste: "Ne juge pas
les autres" "Ne généralise pas -ou pas d'amalgame!-" "Sois tolérant", sont en réalité
autant d'invitations à s'interdire la réflexion au nom de la vertu et
des bons sentiments.
Ces paroles nous sont pourtant
significatives et résonnent en nous (suis-je vraiment intolérant?) car elles ont abreuvé notre enfance. Jeune, notre
esprit est souvent trop manichéen pour d'arriver à comprendre certaines
subtilités concernant la réflexion sur le bien et le mal, c'est pourquoi nos parents avaient raison de nous
les enseigner de façon aussi superficielle.
Cependant devenu adulte, ces
mêmes commandements simplets nous donne l'agaçante impression de
se retrouver devant une figure d'autorité morale qui ne mérite pas la hauteur, généralement auto-proclamée, du statut que la personne tente d'imposer.
Le narcissique vous abreuvant
de ces bonnes paroles espère ainsi vous faire taire en vous faisant bien
comprendre qu'il n'est socialement pas bien vu de dire ce que vous
dîtes et de penser ce que vous pensez et ce, peu importe les arguments
qui soutiennent vos opinions.
Il est atterrant de constater que
certains adultes continuent de répéter ces commandements enfantins tout
en s'imaginant révéler des vérités cosmologiques issues d'une science
quelconque.
Passons donc à une analyse plus rigoureuse de ces mantras.
Ne généralise pas. (Pas d'amalgame!)
Comble de l'ironie ; il est a noter que les grands esprits nous invitant régulièrement à ne pas amalgamer n'aient pas les capacités nécessaires afin de réaliser qu'ils abusent eux-mêmes de ce vice de réflexion comme nous le verrons ci-dessous.
La généralisation est parfaitement acceptable lorsqu'elle vient après une réflexion.
C'est la généralisation abusive qui est inacceptable.
Exemples de généralisations abusives.
1.
"La Meute est une organisation d'extrême-droite parce que
10 membres de ce groupe ont été vus dans une manifestation
d'extrême-droite".
2. "Cet homme est un ultra-nationaliste car il
flotte un drapeau de son pays au devant de sa demeure. Les nazis accrochaient aussi des drapeaux devant chez eux".
3. Nous vivons dans une culture du viol car j'ai plusieurs amies qui ont été violées.
4. "Les hommes
blancs sont des suprémacistes et des abuseurs car il y a déjà eu des
hommes blancs suprémacistes et abuseurs".
5. "Les femmes portant
des décolletés plongeants sont faciles car j'ai déjà connu 2 femmes
faciles et elles portaient un impressionnant décolleté".
6. "Les noirs sont tous des voleurs car il y a déjà eu des noirs qui ont volé".
Les
quatre premiers exemples sont régulièrement et même très largement
utilisés par nos médias ainsi que par certains pseudo-intellectuels de
l'extrême-gauche. Elles comportent pourtant exactement la même carence au niveau de la logique que les 4e et 5e affirmations.
Exemples de généralisations justifiées:
Il est parfaitement légitime de croire que des gens arborant une croix
gammée ou un drapeau communiste sont généralement prompts à utiliser la violence,
anti-démocrates et pro-censure car une analyse historique de ces
mouvements idéologiques me permet facilement d'arriver au constat
qu'il en fût presque toujours le cas. À moins d'avoir affaire à
des ignorants ou à des imbéciles, les gens portant ces signes doivent
donc adhérer aux principes idéologique qui leurs sont liés.
Il
m'est parfaitement permis d'arriver à la conclusion qu'une personne
portant une casquette des expos a de grandes chances d'être un fan de
baseball.
Il m'est parfaitement permis d'arriver à la conclusion
qu'une personne soit sexiste, misogyne et homophobe lorsqu'elle porte un signe d'une religion dont le livre saint commande
la haine des homosexuels ainsi que la soumission physique et intellectuelle des femmes.
Il m'est parfaitement justifié de croire qu'une personne glorifiant son Dieu en commettant un meurtre, le fait au nom de sa religion.
Ne juge pas les autres.
Si
il est vrai qu'il est mal venu de juger une personne sur une première
impression, -cette personne est maussade parce qu'elle a eu un
accident ce matin? Son bébé est malade? Perte d'emploi?- tout le monde juge et ce, en tout temps. Et c'est bien
heureux ainsi!
On peut dire que la capacité humaine à juger est
darwiniennement ancrée dans notre cerveau et a permis la survie de
l'espèce humaine en maintes circonstances. Cette bête est-elle féroce?
Cet allié est-il sincère? Cette plante est-elle comestible? Cette personne est amie ou ennemie?
"On
ne doit pas juger les autres" est un appel à nier la nature humaine ainsi qu'à
sa capacité à estimer la situation dans laquelle l'on se trouve. C'est
aussi un appel à nier la raison car c'est par elle que passe le
jugement. D'ailleurs, le manque de jugement est à proprement ce qu'on
appelle la stupidité et, à ce vice, il n'y a aucun remède.
Lorsque
nous voyons une personne en uniforme portant une arme et un insigne,
nous jugeons qu'il s'agit probablement d'un policier.
À la pharmacie, je différencie les gens qui y travaille en jugeant de leur habillement.
Dans
une ruelle sombre, mon jugement me permet de croire que je suis plus en
sécurité croisant des policiers qu'une bande de jeunes ayant abusé de
l'alcool.
Nous jugeons constamment.
Notre jugement est ce qui fait de nous une personne
sensée ou non. Le manque du jugement dans les questions esthétiques
s'appelle "manque de goût". Le même manque dans les questions
intellectuelles s'appelle "stupidité". Le manque de savoir-vivre est une
défaillance du jugement au niveau éthique et moral. D'après Kant, le
fondement du bon jugement est le sens commun. C'est très exactement ce
sens commun qui fait cruellement défaut à notre époque.
Comment
expliquer autrement que le féminisme de 3e vague soutienne avec vigueur
la religion la plus misogyne et sexiste sur la planète?
Comment
expliquer autrement que les militants anti-racistes sont les gens
clivent le plus les personnes selon les races donc, sont les gens les plus racistes
qui existent?
Comment expliquer autrement que QS cautionne les jeunes terroristes masqués dans nos rues alors qu'elle condamne une organisation citoyenne qui a pour but de combattre l'extrême-droite religieuse et dont les gens manifestent à visages découverts?
On
constate clairement que ces gens ont perdu leur faculté de juger selon
les règles du sens commun. L'endoctrinement a cette fâcheuse tendance
d'abrutir le cerveau.
On eut été plus éclairé de leur répéter : "juge les autres de façon intelligente" plutôt que "ne juge pas les autres".
Sois tolérant.
S'il est essentiel d'être tolérant sans quoi la vie en société devient
impossible, le concept de tolérance n'est cependant pas auto-suffisant. La
tolérance dénuée de cadre défini devient une invitation à l'anarchie.
Ce mantra multiculturaliste est la plupart du temps utilisé dans le but de nous faire accepter ce qui nous paraît inacceptable.
Prière dans la rue? Soyez tolérants!
Signes religieux en publique? Soyez tolérants!
Une personne parle fort dans l'autobus? Soyez tolérants!
Une personne vous refuse le droit d'acheter de l'alcool parce que sa religion le lui interdit? Soyez tolérants!
Il
est par ailleurs à noter que l'appel à la tolérance est toujours exigé
de la personne (ou du groupe de personnes) qui se fait imposer un
comportement douteux. Quand demande-t-on aux religieux fondamentalistes
de "tolérer" une majorité laïque? Pourquoi doit-on tolérer les prières
publiques alors qu'on ne demande pas aux fous de Dieu de "tolérer" les
mœurs de la majorité et de s'abstenir de pratiquer en publique?
Ce que nos multiculturalistes ne semble pas comprendre, c'est que la tolérance est toujours relative et comporte toujours une limite.
Que voudrait dire de tolérer une personne qui abuse sexuellement d'un enfant?
Après tout, ce sont ses préférences sexuelles? Devrait-on alors l'accepter si sa religion le lui permet?
Pourquoi ne tolère-t-on pas les gens qui aiment conduire à 200km sur l'autoroute? Après tout, Si cela leur plaît.
Quelles répercussions subiront les brebis lorsqu'on laisse le loup entrer dans dans la bergerie par soucis de tolérance?
On le réalise rapidement, la tolérance ne peut être illimitée. Comment en définir le cadre?
La
tolérance ne vaut que si le comportement toléré n'est en mesure de ne
faire aucun mal à autrui. Voilà le cadre, la limite. Elle est simple. Or
les fous de Dieu ont démontré à maintes reprises leurs capacités de
nuire. L'adulte abusant sexuellement d'un enfant lui cause du tort. Le chauffard met la vie des autres en danger.
Il n'y a aucune vertu à tolérer les exigences religieuses
les plus rétrogrades. De le faire relève plutôt de la naïveté (qui elle
peut relever de l'ignorance) ou encore même de la stupidité crasse. Par
exemple: Il existe des gens au Canada qui, par désir de se montrer
tolérants, se sont dit ouvertement prêts à accepter l'excision.
Je ne peux terminer sans mentionner cette mise-en-garde niaise que les esprits binaires nous servent souvent: "Si
tu ne tolères pas les intolérants, alors tu deviens intolérant
toi-même".
Je serais intolérant si je refusais des comportements qui n'ont aucune répercussion dans ma vie.
Si je refuse de m'assoir à une table où il se boit de l'alcool car je n'en bois pas, je risque d'être qualifié d'intolérant avec raison.
Si je refuse de serrer la main à une personne du sexe opposé, je risque d'être qualifié d'intolérant avec raison.
Si,
nouvel arrivant, je refuse de me soumettre aux règles sociétales de mon
nouveau pays, je risque d'être qualifié d'intolérant avec raison.
Si je fais preuve des trois comportements ci-haut, alors, en plus d'être intolérant, je suis une nuisance sociale car je suis un frein au bon "vivre-ensemble", expression consacrée pour désigner la cohésion sociale.
En
échange, si je ne tolère pas une personne qui démontre les
comportements ci-haut, alors je me sers de ma raison, de mon jugement
afin de dénoncer des comportements qui affecteront la vie en société
donc, mon bien-être, celui de ma famille et de mes enfants.
L'excès de tolérance est aussi dévastatrice que son absence. Or nos multiculturalistes n'ont pas suffisamment de jugement pour le réaliser.
Évidemment, il aurait fallu de bien plus de quelques lignes pour faire une analyse vraiment rigoureuse de thèmes sur lesquelles les philosophes nécessitent des livres entiers pour y réfléchir.
J'espère cependant modestement que ce texte vous offrira une piste de départ pour une réflexion plus approfondie sur le sujet. À tout le moins, j'ose espérer qu'il vous aidera à vous défendre devant les donneurs de leçons de morale qui sont beaucoup plus aptes à sermonner qu'à réfléchir.