Guide d'auto-défense contre les faux arguments des multiculturalistes

Par: Marco Leclerc

Les tenants du multiculturalisme, qui ont la fâcheuse tendance à se croire moralement supérieurs, ne se privent que trop rarement du plaisir de nous lancer des ordres de bienséance en croyant ainsi marquer des points lors d'un débat ou d'une joute orale tout en officialisant leur position au sommet du podium de la convenabilité.

Les mantras du multiculturaliste: "Ne juge pas les autres" "Ne généralise pas -ou pas d'amalgame!-" "Sois tolérant", sont en réalité autant d'invitations à s'interdire la réflexion au nom de la vertu et des bons sentiments.

Ces paroles nous sont pourtant significatives et résonnent en nous (suis-je vraiment intolérant?) car elles ont abreuvé notre enfance. Jeune, notre esprit est souvent trop manichéen pour d'arriver à comprendre certaines subtilités concernant la réflexion sur le bien et le mal, c'est pourquoi nos parents avaient raison de nous les enseigner de façon aussi superficielle.

Cependant devenu adulte, ces mêmes commandements simplets nous donne l'agaçante impression de se retrouver devant une figure d'autorité morale qui ne mérite pas la hauteur, généralement auto-proclamée, du statut que la personne tente d'imposer.

Le narcissique vous abreuvant de ces bonnes paroles espère ainsi vous faire taire en vous faisant bien comprendre qu'il n'est socialement pas bien vu de dire ce que vous dîtes et de penser ce que vous pensez et ce, peu importe les arguments qui soutiennent vos opinions.

Il est atterrant de constater que certains adultes continuent de répéter ces commandements enfantins tout en s'imaginant révéler des vérités cosmologiques issues d'une science quelconque.

Passons donc à une analyse plus rigoureuse de ces mantras.



Ne généralise pas. (Pas d'amalgame!)

Comble de l'ironie ; il est a noter que les grands esprits nous invitant régulièrement à ne pas amalgamer n'aient pas les capacités nécessaires afin de réaliser qu'ils abusent eux-mêmes de ce vice de réflexion comme nous le verrons ci-dessous.

La généralisation est parfaitement acceptable lorsqu'elle vient après une réflexion.
C'est la généralisation abusive qui est inacceptable.

Exemples de généralisations abusives.

1. "La Meute est une organisation d'extrême-droite parce que 10 membres de ce groupe ont été vus dans une manifestation d'extrême-droite".

2. "Cet homme est un ultra-nationaliste car il flotte un drapeau de son pays au devant de sa demeure. Les nazis accrochaient aussi des drapeaux devant chez eux".

3. Nous vivons dans une culture du viol car j'ai plusieurs amies qui ont été violées.

4. "Les hommes blancs sont des suprémacistes et des abuseurs car il y a déjà eu des hommes blancs suprémacistes et abuseurs".

5. "Les femmes portant des décolletés plongeants sont faciles car j'ai déjà connu 2 femmes faciles et elles portaient un impressionnant décolleté".

6. "Les noirs sont tous des voleurs car il y a déjà eu des noirs qui ont volé".

Les quatre premiers exemples sont régulièrement et même très largement utilisés par nos médias ainsi que par certains pseudo-intellectuels de l'extrême-gauche. Elles comportent pourtant exactement la même carence au niveau de la logique que les 4e et 5e affirmations.

Exemples de généralisations justifiées:

Il est parfaitement légitime de croire que des gens arborant une croix gammée ou un drapeau communiste sont généralement prompts à utiliser la violence, anti-démocrates et pro-censure car une analyse historique de ces mouvements idéologiques me permet facilement d'arriver au constat qu'il en fût presque toujours le cas. À moins d'avoir affaire à des ignorants ou à des imbéciles, les gens portant ces signes doivent donc adhérer aux principes idéologique qui leurs sont liés.

Il m'est parfaitement permis d'arriver à la conclusion qu'une personne portant une casquette des expos a de grandes chances d'être un fan de baseball.

Il m'est parfaitement permis d'arriver à la conclusion qu'une personne soit sexiste, misogyne et homophobe lorsqu'elle porte un signe d'une religion dont le livre saint commande la haine des homosexuels ainsi que la soumission physique et intellectuelle des femmes.

Il m'est parfaitement justifié de croire qu'une personne glorifiant son Dieu en commettant un meurtre, le fait au nom de sa religion.



Ne juge pas les autres.

Si il est vrai qu'il est mal venu de juger une personne sur une première impression, -cette personne est maussade parce qu'elle a eu un accident ce matin? Son bébé est malade? Perte d'emploi?- tout le monde juge et ce, en tout temps.  Et c'est bien heureux ainsi!

On peut dire que la capacité humaine à juger est darwiniennement ancrée dans notre cerveau et a permis la survie de l'espèce humaine en maintes circonstances. Cette bête est-elle féroce? Cet allié est-il sincère? Cette plante est-elle comestible? Cette personne est amie ou ennemie?

"On ne doit pas juger les autres" est un appel à nier la nature humaine ainsi qu'à sa capacité à estimer la situation dans laquelle l'on se trouve.  C'est aussi un appel à nier la raison car c'est par elle que passe le jugement. D'ailleurs, le manque de jugement est à proprement  ce qu'on appelle la stupidité et, à ce vice, il n'y a aucun remède.

Lorsque nous voyons une personne en uniforme portant une arme et un insigne, nous jugeons qu'il s'agit probablement d'un policier.

À la pharmacie, je différencie les gens qui y travaille en jugeant de leur habillement.

Dans une ruelle sombre, mon jugement me permet de croire que je suis plus en sécurité croisant des policiers qu'une bande de jeunes ayant abusé de l'alcool.

Nous jugeons constamment.

Notre jugement est ce qui fait de nous une personne sensée ou non. Le manque du jugement dans les questions esthétiques s'appelle "manque de goût". Le même manque dans les questions intellectuelles s'appelle "stupidité". Le manque de savoir-vivre est une défaillance du jugement au niveau éthique et moral. D'après Kant, le fondement du bon jugement est le sens commun. C'est très exactement ce sens commun qui fait cruellement défaut à notre époque.

Comment expliquer autrement que le féminisme de 3e vague soutienne avec vigueur la religion la plus misogyne et sexiste sur la planète?

Comment expliquer autrement que les militants anti-racistes sont les gens clivent le plus les personnes selon les races donc, sont les gens les plus racistes qui existent?

Comment expliquer autrement que QS cautionne les jeunes terroristes masqués dans nos rues alors qu'elle condamne une organisation citoyenne qui a pour but de combattre l'extrême-droite religieuse et dont les gens manifestent à visages découverts?

On constate clairement que ces gens ont perdu leur faculté de juger selon les règles du sens commun. L'endoctrinement a cette fâcheuse tendance d'abrutir le cerveau.

On eut été plus éclairé de leur répéter : "juge les autres de façon intelligente" plutôt que "ne juge pas les autres".




Sois tolérant.

S'il est essentiel d'être tolérant sans quoi la vie en société devient impossible, le concept de tolérance n'est cependant pas auto-suffisant. La tolérance dénuée de cadre défini devient une invitation à l'anarchie.

Ce mantra multiculturaliste est la plupart du temps utilisé dans le but de nous faire accepter ce qui nous paraît inacceptable.

Prière dans la rue? Soyez tolérants!
Signes religieux en publique? Soyez tolérants!
Une personne parle fort dans l'autobus? Soyez tolérants!
Une personne vous refuse le droit d'acheter de l'alcool parce que sa religion le lui interdit? Soyez tolérants!

Il est par ailleurs à noter que l'appel à la tolérance est toujours exigé de la personne (ou du groupe de personnes) qui se fait imposer un comportement douteux. Quand demande-t-on aux religieux fondamentalistes de "tolérer" une majorité laïque? Pourquoi doit-on tolérer les prières publiques alors qu'on ne demande pas aux fous de Dieu de "tolérer" les mœurs de la majorité et de s'abstenir de pratiquer en publique?

Ce que nos multiculturalistes ne semble pas comprendre, c'est que la tolérance est toujours relative et comporte toujours une limite.

Que voudrait dire de tolérer une personne qui abuse sexuellement d'un enfant? 
Après tout, ce sont ses préférences sexuelles? Devrait-on alors l'accepter si sa religion le lui permet?

Pourquoi ne tolère-t-on pas les gens qui aiment conduire à 200km sur l'autoroute? Après tout, Si cela leur plaît.

Quelles répercussions subiront les brebis lorsqu'on laisse le loup entrer dans dans la bergerie par soucis de tolérance?

On le réalise rapidement, la tolérance ne peut être illimitée. Comment en définir le cadre?

La tolérance ne vaut que si le comportement toléré n'est en mesure de ne faire aucun mal à autrui. Voilà le cadre, la limite. Elle est simple. Or les fous de Dieu ont démontré à maintes reprises leurs capacités de nuire. L'adulte abusant sexuellement d'un enfant lui cause du tort. Le chauffard met la vie des autres en danger.

Il n'y a aucune vertu à tolérer les exigences religieuses les plus rétrogrades. De le faire relève plutôt de la naïveté (qui elle peut relever de l'ignorance) ou encore même de la stupidité crasse. Par exemple: Il existe des gens au Canada qui, par désir de se montrer tolérants, se sont dit ouvertement prêts à accepter l'excision.

Je ne peux terminer sans mentionner cette mise-en-garde niaise que les esprits binaires nous servent souvent: "Si tu ne tolères pas les intolérants, alors tu deviens intolérant toi-même".

Je serais intolérant si je refusais des comportements qui n'ont aucune répercussion dans ma vie.

Si je refuse de m'assoir à une table où il se boit de l'alcool car je n'en bois pas, je risque d'être qualifié d'intolérant avec raison.

Si je refuse de serrer la main à une personne du sexe opposé, je risque d'être qualifié d'intolérant avec raison.

Si, nouvel arrivant, je refuse de me soumettre aux règles sociétales de mon nouveau pays, je risque d'être qualifié d'intolérant avec raison.

Si je fais preuve des trois comportements ci-haut, alors, en plus d'être intolérant, je suis une nuisance sociale car je suis un frein au bon "vivre-ensemble", expression consacrée pour désigner la cohésion sociale.


En échange, si je ne tolère pas une personne qui démontre les comportements ci-haut, alors je me sers de ma raison, de mon jugement afin de dénoncer des comportements qui affecteront la vie en société donc, mon bien-être, celui de ma famille et de mes enfants.

L'excès de tolérance est aussi dévastatrice que son absence. Or nos multiculturalistes n'ont pas suffisamment de jugement pour le réaliser.

Évidemment, il aurait fallu de bien plus de quelques lignes pour faire une analyse vraiment rigoureuse de thèmes sur lesquelles les philosophes nécessitent des livres entiers pour y réfléchir.

J'espère cependant modestement que ce texte vous offrira une piste de départ pour une réflexion plus approfondie sur le sujet. À tout le moins, j'ose espérer qu'il vous aidera à vous défendre devant les donneurs de leçons de morale qui sont beaucoup plus aptes à sermonner qu'à réfléchir.



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