Un texte co-écrit avec Johanne St-Amour, militante féministe membre de Pour les droits des femmes du Québec
Les membres de Pour les droits des femmes Québec sont des
«TERFS» selon Isabelle Hachey?
En plus d’utiliser un
langage violent à l’endroit des féministes de Pour les droits des femmes du Québec
(PDF Québec), qui représente aussi un affront à toutes les féministes critiques
du genre, Isabelle Hachey, chroniqueuse à La Presse, fait ou rapporte des
erreurs si énormes qu’on peut s’interroger quant à ses motivations!
Un minimum de recherche lui aurait permis d’éviter de dire
que les «TERF’S» - Trans-exclusionary radical feminism- avaient fondé PDF
Québec. Ce groupe a été fondé le 14 novembre 2013 et ce n’est qu’en 2014 qu’il
s’est penché sur la question de l’identité de genre, sur les conseils de deux
personnes transsexuelles d’ailleurs! Les membres de PDF Québec étaient très inquiètes
des droits et de la SÉCURITÉ des femmes.
Cela s’est produit bien
des années avant l’arrivée de Gabrielle Bouchard à la présidence de la FFQ. Et
on s’aperçoit aujourd’hui que ces inquiétudes n’étaient pas sans fondement.
Hachey écrit :
« Ici comme ailleurs, les TERF
s'inquiètent des avancées de la communauté transgenre, comme si les droits
civils étaient une ressource limitée qu'il fallait ménager - et
accorder en priorité aux femmes non trans. »
Il ne s’agit pas de
piger dans un plat de bonbons et de savoir qui pigera le premier! Quiconque
s’est intéressé à la philosophie des droits fondamentaux sait qu’il survient
des conflits entre les revendications de divers groupes. Et que les demandes de
certains empiètent et oppriment les droits des autres.
PDF Québec a été fondé
par un groupe de femmes opposées aux
positions de la FFQ concernant la laïcité et le voile, dont Diane Guilbault,
Michèle Sirois et Leila Lesbet.
Ces deux dernières
avaient d’ailleurs été exclues d’un atelier intitulé «Intersection des
oppressions et alliances» pour «comportements problématiques», accusations qui
n’ont jamais été précisées. L’atelier faisait partie de la préparation des
États Généraux de l’action et de l’analyse féministes au Québec que la FFQ
avait reçu mandat d’organiser.
La FFQ tenait à faire
voter une laïcité «ouverte», «inclusive», faire reconnaître aux femmes voilées
leur prétendu «droit de s’habiller comme elles veulent» plutôt que de dénoncer
le voile comme un symbole religieux sexiste.
Michèle Sirois et Leila
Lesbet avaient proposé «de placer la question de la laïcité dans le contexte
des droits universels pour toutes les femmes, indépendamment de leur origine et
de leur appartenance religieuse». Une procédure bâclée (et probablement
volontaire) a fait en sorte que la proposition n’a jamais pu être amenée en
plénière.
Si Isabelle Hachey veut davantage se faire la porte-parole
de Gabrielle Bouchard et ne pas enquêter sur les impacts de l’activisme
transgenre sur les droits des femmes, libre à elle. Mais est-ce une raison pour
traiter les membres de PDF Québec de «TERF’S»? Un terme véhément qui
vise à menacer et terroriser?
Isabelle Hachey rapporte
aussi d’autres propos erronés (ou mensongers?):
« [Les femmes marginalisée] ont
longtemps été exclues d'un mouvement porté par une majorité blanche et
relativement aisée, fait valoir Mme Bouchard. »
Cela est tout
simplement faux : le souci pour les femmes immigrantes, défavorisées
économiquement ou autrement marginalisées n’a pas attendu l’arrivée de
l’analyse intersectionnelle dans le mouvement féministe. Elle n’est pas non
plus l’exclusivité des féministes intersectionnelles aujourd’hui. Et PDF Québec
défend toutes les femmes.