Une accusation mensongère

Par: Admin

Gabrielle Bouchard accuse Pour les droits des femmes du Québec d’avoir «prôné la stérilisation des personnes transgenres»

 

Après avoir délibérément causé une polémique sur les réseaux sociaux la semaine passée en parlant de vasectomie obligatoire pour les 18 ans, voilà que Gabrielle Bouchard semble déclarer les hostilités à PDF Québec.

Jeudi 13 juin, en relayant sur Twitter un article de Diane Guilbault, présidente de Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec)  intitulé « Quelles sont les femmes qui dérangent? » paru dans La Presse, Gabrielle Bouchard a ajouté un commentaire incongru en écrivant que ce groupe «prônait la stérilisation des personnes trans au Québec »!

Diane Guilbault répondait aux propos surprenants et choquants, de la chroniqueuse Isabelle Hachey de La Presse toujours, qui la veille s’était, elle aussi, attaquée à PDF Québec et ses membres, en les traitant de « TERF », soit  « trans exclusive radical feminist ». Entre autres.

Dans un premier temps, [t]raiter quelqu’une de «TERF» n’est pas seulement une insulte, c’est de la propagande haineuse » soutient la journaliste, écrivaine et féministe canadienne Meghan Murphy. Il a pour objectif de «  vilipender, de dénigrer et d’intimider, ainsi que d’inciter et de justifier des violences à l’égard de femmes, il est dangereux et, en fait, se qualifie comme une forme de propos haineux. » Difficile de comprendre  les motivations d’Isabelle Hachey.

D’autre part, la grave accusation portée par Gabrielle Bouchard semble trouver un éclaircissement dans un texte publié sur le site web de la FFQ où il est mentionné que: «Par ailleurs, précisons que par le passé, Gabrielle Bouchard, en tant que coordinatrice au Centre de lutte contre l’oppression des genres, a lutté contre la stérilisation forcée des personnes trans. Elle a remporté la bataille de supprimer dans les critères d’accessibilité au changement de nom des personnes trans l’obligation de passer par une opération des organes génitaux, ce qui revenait à une stérilisation détournée des personnes trans.»

La « bataille » à laquelle fait référence la FFQ renvoie aux «Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de règlement relatif au Règlement sur le changement de nom et d'autres qualités de l'état civil pour les personnes transsexuelles ou transgenres » en avril 2015.

Questionner, dans un mémoire à l’Assemblée Nationale, qu’une loi reconnaisse et sanctionne le « sentiment interne et non vérifiable » d’un homme s’autoproclamant femme  devient, aux yeux de la présidente de la FFQ,  un plaidoyer pour la stérilisation des personnes trans? Nous sommes  ici à la frontière très mince entre un sophisme et de la diffamation.

Gabrielle Bouchard porterait-elle les mêmes accusations aux auteurs du « Rapport sur les femmes autochtones assassinées qui  recommandent « des délais moins longs pour les chirurgies de réassignation de "genre" » (recommandation 18.30 du rapport) ?

Est-elle aussi critique des bloqueurs d’hormones abondamment prescrits à des adolescentEs qui veulent changer de  « genre »? Surtout que le fabricant du Lupron admet ne pas connaître les effets négatifs que la prise à long terme du médicament peut engendrer sur la fertilité?

Et, en passant, peut-on parler de consentement éclairé d’enfants entre 12 et 14 ans sur une possible stérilité irréversible, ce qui aura des impacts leur vie durant?

Stérilisation des personnes transgenres, vasectomie, avortement, stérilisation forcée des femmes autochtones, ces thèmes ciblés en pagaille par Gabrielle Bouchard la semaine passée sont autant de contradictions quand, en plus elle affirme à Isabelle Hachey : « Le mouvement féministe a été bâti autour de l'utérus. Alors, arrêter de voir les femmes comme des objets reproducteurs et parler de la pluralité de leurs expériences, pour elles, c'est difficile. »!

Le « nouveau féminisme » de Gabrielle Bouchard (et de la FFQ?) s’inscrit-il dans la négation de ce qui caractérise biologiquement les femmes, de ce qui les distingue fondamentalement des hommes?

Peut-on parler d’avortement et de la stérilisation forcée des femmes autochtones sans parler «d’utérus  et d’objet  reproducteur », comme elle le dit?

Ces interventions ne sont pas transcendantales. Elles sont possibles parce qu’elles sont vécues par des femelles de l’espèce humaine.

S’offusque-t-elle d’un slogan de femmes en Alabama qui contestent les nouvelles lois défavorables à l’avortement en criant: «Get out of my utérus!»?

Les femmes subissent des oppressions parce qu’elles sont des femmes et à cause de leur sexe. Les femmes ont des besoins spécifiques dus à leur anatomie distincte et leur physiologie spécifique.

Mais Gabrielle Bouchard n’a-t-elle pas aussi déjà souhaité la disparition des termes maternité et paternité?

Le tohu-bohu sur la vasectomie semble avoir été vite oublié pour une préoccupation plus grande des personnes transgenres au détriment des droits des femmes, me semble-t-il. Sans compter ces  attaques injustifiées envers d’autres féministes.

Les membres de la FFQ endossent-elles ces assertions de leur présidente?

 

Johanne St-Amour

Féministe radicale

 

 

 



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