Séparer la personne de son oeuvre

Par: Annie-Ève Collin

Récemment, j'ai publié sur Facebook la couverture d'un livre de Michel Seymour que j'ai commencé à lire. Michel Seymour et moi sommes certes éloignés sur les plans politique, éthique, idéologique, philosophique, mais je ne lui enlèverais pas ce qu'il a : ce philosophe connaît très bien la philosophie politique et je trouve intéressant de lire un livre écrit par lui sur la possibilité de fonder un droit des peuples sur les principes du libéralisme politique.


Plusieurs contacts Facebook se sont pourtant montrés étonnés que j'accorde de l'attention à Michel Seymour et ont énuméré ses défauts (mauvaises fréquentations, mauvaises idées, etc.)

Cette semaine, j'ai vu passer une nouvelle qui parlait d'Éric Lapointe et de violence conjugale. Je n'en sais pas plus, je n'ai vu que les titres. Je n'ai aucune curiosité pour ce genre de chose.

Dans le cadre de mon travail, j'ai beaucoup entendu parler de Kant pour son racisme éhonté et sa misogynie profonde.

Tout cela m'amène à écrire un billet pour défendre un principe que j'applique dans mes choix de lectures, et qui me semble devoir aussi s'appliquer par rapport à l'art : il faut séparer l'oeuvre de la personnalité de celui ou celle qui en est l'auteur(e). 

Kant n'est pas le seul philosophe à être un bien peu sympathique personnage. Ni le seul, d'ailleurs, dont on peut comprendre que ses vilains défauts s'expliquent en grande partie par son environnement social. Des artistes qui avaient des vilains défauts, il y en a aussi.

Devons-nous nous priver de ce que les écrits de quelqu'un peuvent apporter sur le plan intellectuel, ou de l'agrément de la musique, des arts visuels ou autres, à moins que les oeuvres dont on profite aient été faites par quelqu'un d'irréprochable? Pour ma part, je refuse de m'imposer une telle privation.



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