Féminisme et coton ouaté

Par: Annie-Ève Collin

D'emblée, je précise que si on me demandait mon avis personnel sur le fait de porter un coton ouaté à l'Assemblée nationale, je répondrais que je ne vois pas le problème et qu'on ne devrait même pas en parler. Je ne suis pas contre les codes vestimentaires, mais je trouve que certains d'entre eux sont trop sévères. Un coton ouaté est un vêtement décent, qui n'a aucune signification univoque (à moins qu'il y ait des mots ou un symbole d'imprimé dessus, bien entendu).


Quoi qu'il en soit, la mauvaise foi avec laquelle certains récupèrent l'histoire du coton ouaté de Catherine Dorion me dérange encore plus. Des soi-disant féministes prétendent qu'on veut dicter aux femmes comment s'habiller, en ne manquant pas de faire le lien, au passage, avec la loi 21.

Alors mettons ceci au clair : on ne dicte pas spécifiquement aux femmes comment s'habiller. Les codes vestimentaires et les uniformes qui s'appliquent à l'Assemblée nationale, dans la fonction publique, dans les divers milieux de travail, dans certains événements, s'appliquent à aux gens des deux sexes.

S'il arrivait qu'un code vestimentaire impose vraiment des contraintes différentes selon le sexe, je serais d'accord pour qu'on s'y oppose d'un point de vue féministe. Entre autre, il devrait être interdit par la loi d'imposer les souliers à talons hauts aux employées : non seulement une telle règle est sexiste, mais de plus, c'est imposer aux employées des souliers inconfortables et qui peuvent causer des problèmes au dos, aux genoux et aux pieds.

Mais il faut nommer les problèmes tels qu'ils sont pour pouvoir les régler. Vous trouvez les règles à l'Assemblée nationale trop sévères? Protestez. Mais ne protestez pas contre des règles qui n'existent pas. Et la règle selon laquelle "les femmes en particulier doivent porter ce qu'on leur dit de porter" n'existe pas.



SUIVEZ-NOUS SUR FACEBOOK