Lettre ouverte à Xavier Camus

Par: Annie-Ève Collin

Monsieur Camus,


ce n'est pas la première fois que je m'adresse à vous au moyen d'une lettre ouverte. Vos réactions aux trois billets parus à votre sujet dernièrement, en particulier celle au billet de François Charbonneau, le seul des trois qui ne vous est pas favorable, m'incitent à le faire à nouveau.

La première fois que je vous ai écrit une lettre ouverte, je vous y ai fait à plusieurs reprises la suggestion suivante : remettez-vous un peu en question ! Le texte de Charbonneau aurait pu être une bonne occasion pour vous de le faire. Le fait qu'un représentant des services de police dise qu'on devrait rapporter les propos violents à la police, et non en exposer les auteurs sur les réseaux sociaux, encore plus.

D'ailleurs, vous ne vous ciblez pas seulement des personnes qui tiennent des propos violents. Vous savez certainement qu'Ophélien Champlain, qui a perdu son emploi de DJ suite à l'un de vos billets de blogue dernièrement, est un ami proche. Pensez-vous vraiment avoir fait quoi que ce soit de positif en faisant perdre son emploi à un DJ ? 

Je ne perdrai pas mon temps à argumenter pour montrer qu'Ophélien n'a jamais tenu de propos violent, ni ne défend de position haineuse : il l'a très bien fait lui-même, et vous pourriez écouter ses arguments avec bonne foi si vous vouliez.

Je dirai simplement ceci : on parle d'un DJ. Le travail de cet homme consistait à faire jouer de la musique dans une boîte de nuit. Peu importe les idées qu'il a, ça ne change absolument rien à son travail. À moins qu'il affiche ses idées au travail, mais si vous preniez la peine de l'écouter, vous sauriez qu'il s'impose le devoir de réserve qu'il s'attend à ce que les autres respectent au travail.

Djemila Benhabib vient de rappeler que "grâce à vos bons soins", un colloque (sur le féminisme!) qui a eu lieu il y a deux ans, pour lequel je faisais partie des panélistes, a dû être sous protection policière. Ce n'est pas à des gens violents, racistes, haineux ou d'extrême-droite que vous avez nui, mais à un groupe de féministes. À l'époque, vous aviez préféré traiter Djemila de menteuse que de remettre en question vos méthodes.

Aujourd'hui, alors que d'autres gens continuent de vous suggérer de remettre en question vos méthodes, vous continuez à vous poser en victime, vous qualifiez le texte de François Charbonneau de hargneux.

Et la cerise sur le gâteau, vous répétez que vous n'aimez pas avoir l'attention sur vous : 


Vraiment? Compte tenu que vous avez accepté deux entrevues, si vous en aviez refusé 90%, ça voudrait dire que vous avez reçu vingt demandes d'entrevues. Je reconnais que vous attirez beaucoup l'attention, mais permettez-moi de douter de ce nombre. 

De plus, on peut constater que plusieurs de vos publications récentes portent sur les réactions aux textes qui ont paru sur vous dans la Presse et dans Urbania. Admettez-le, vous aimez bien avoir l'attention. Il n'y a pas de mal à aimer avoir de l'attention, la majorité des gens aiment ça, mais arrêtez de mentir effrontément.

Et notez qu'il y a d'autres façons d'avoir de l'attention que de donner des gens ordinaires en pâture à des internautes frustrés (et là je parle de ceux qui suivent vos publications).



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