Collabos des temps courants

Par: Ophélien Champlain

 Les collabos des temps courants


 Un grand nombre de voix provenant des classes médiatique, artistique ou politique se plaisent à brandir le spectre d'une menace fasciste provenant des partis nationalistes, conservateurs ou populistes, qui sont péjorativement (et fallacieusement) désignés d'extrême droite. Tout penchant nationaliste est erronément présenté comme de la fermeture, du repli sur soi, voire comme du racisme. Peu importe qu'on appuie leurs plateformes ou pas, force est de reconnaître que le conservatisme et le populisme de droite ne sont pas des synonymes d'extrême droite. Il est essentiel de bien nommer les choses, sans quoi, advenant qu'un véritable mouvement fasciste se pointera à l'extrême droite, on haussera les épaules en se souvenant d'avoir déjà entendu crier au loup.


 Ces accusations masquent une inversion du réel. Pour trouver un réel fascisme (de son origine unidirectionnelle "faisceau"), ne faut-il pas plutôt regarder du côté du système en place, c'est-à-dire de l'élite globaliste qui contrôle les médias de masse et qui noyaute la classe politique? Ne serait-ce pas plutôt le mondialisme qui cherche à dominer le monde en l'uniformisant et en lui imposant un totalitarisme idéologique: celui de la rectitude politique?


 Force est de reconnaître qu'un affront au dogme du politiquement correct est un chemin très court pour devenir paria. Toute remise en question de la théorie du genre, critique de l'immigration ou constat désapprobateur par rapport à l'islamisation des sociétés occidentales se fait sur un terrain hasardeux. La liberté d'expression des adversaires idéologiques du "régime diversitaire" est en train de s'effriter, en premier lieu sur les réseaux sociaux, à coup de pénitences temporaires ou de bannissement définitif. Les opposants à la doxa diversitaire et multiculturaliste sont aussi traqués au delà des plateformes du web. Tandis que leurs événements risquent d'être perturbés (quand on n'a pas carrément réussi à les faire annuler), les participants s'exposent à subir de l'intimidation venant de militants radicalisés partisans du nouveau progressisme, qui va de paire avec le mondialisme. Qu'ils en aient conscience ou pas, ces autoproclamés guerriers de la justice sociale (SJW) servent d'hommes de main au service du régime mondialiste multiculturaliste. La gauche radicale se situe clairement dans le camp globaliste - du moins pour ce qui est de l'axe sociétal. Outre la nature d'une idéologie, ce sont les tactiques employées pour l'imposer qui la rendent totalitaire et digne du préfixe "extrême".


 Certes, il ne s'agit pas d'un totalitarisme du même ordre que celui des régimes hitlérien, stalinien ou polpotiste, qui terrorisaient leurs sujets et encadraient austèrement tous les aspects de leurs vies, mais d'un totalitarisme supranational qui s'insère insidieusement avec la lubrification d'un consumérisme hédoniste dans les pays occidentaux. Tandis que le nazisme imposait un ultranationalisme ethnique, le mondialisme vise plutôt à faire disparaître les identités nationales au profit d'une identité mondialisée qui réduit l'individu à sa plus simple expression de consommateur. Il s'agit d'un "doux" totalitarisme dont les sujets ne perçoivent pas leurs chaînes: ils pourront se sentir libres et heureux... mais seulement à condition de se soumettre à la doxa dominante.


 Des traités de commerce globaux dont bénéficient principalement les multinationales remplacent les traités de libre-échange bilatéraux, qui sont désormais associés à du protectionnisme. Au nom de la libre circulation des marchandises, des capitaux et des populations, ont été posés les jalons d'un totalitarisme oecuménique - notamment, en encadrant et restreignant la marge de manoeuvre des états qui lui sont assujettis, et qui perdent ainsi leurs souverainetés nationales au dépend de cette oligarchie mondialiste (dont l'Union Européenne représente la plus importante construction; et dont le Canada sert de laboratoire multiculturaliste post-national).


 Le Troisième Reich a jadis pu compter sur la collaboration d'État des pays sur lesquels il voulait étendre sa domination: par exemple, celle du régime de Vichy avec le maréchal Pétain en France, ou de l'Union Nationale avec Vidkun Quisling en Norvège. Aujourd'hui, l'oligarchie mondialiste reçoit elle aussi la collaboration d'une vaste portion de la classe politique au pouvoir dans les états dits souverains, mais qui sont désormais tombés sous son emprise. Les politiciens qui participent à restreindre la souveraineté politique et économique des états qu'ils représentent, et qui encouragent l'emprise d'un politiquement correct autoritariste sur leurs sociétés ne sont-ils pas les collabos des temps courants? Ne devrait-ce pas être leur option politique qui soit dépeinte comme une menace pour la société démocratique et pour l'État nation?



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