Un texte de la Presse paru le 4 août a pour titre une phrase qui suscite, chez bien des gens, le scepticisme : "L'obésité, c'est une maladie."
Trop de gens s'imaginent qu'il suffit de bien manger et de ne pas trop manger et de faire de l'activité physique. Du coup, ceux qui deviennent ou restent gros le choisissent. "Après tout, moi j'ai déjà eu une bédaine, j'ai changé mon alimentation et j'ai perdu du poids !" Et bonne chance pour convaincre ceux qui raisonnent comme ça que ce n'est pas parce qu'eux ont réussi à faire ça que c'est facile pour n'importe qui d'autre de faire pareil.
L'article est malheureusement trop imprécis, alors il se peut que je l'interprète mal, mais je crois comprendre que dans la phrase "l'obésité est une maladie", il faut comprendre qu'une prise de poids aussi importante est due à des facteurs psychologiques (innés et/ou acquis) faisant en sorte qu'on n'a pas la maîtrise de son alimentation. Un rapport compulsif à la nourriture - oui oui, ça existe - est comme un rapport compulsif à l'alcool ou à une autre drogue, au jeu, ou à autre chose.
Bien sûr qu'il y a moyen de faire des changements, d'améliorer la situation, mais ça demande du temps et de l'aide.
J'en viens à mon point principal, et je serai directe : dire à une personne en surpoids qui a du mal à maigrir ce qu'il faut manger et ce qu'il faut éviter de manger pour perdre du poids, c'est complètement idiot !
C'est comme si vous aviez affaire à un fumeur qui a du mal à arrêter de fumer et que vous lui disiez : "Tu sais, l'usage du tabac augmente les risques de plusieurs types de cancer et peut causer des problèmes respiratoires et pulmonaires."
C'est comme si vous aviez affaire à un alcoolique qui essaie d'arrêter de boire et qui rechute, et que vous lui disiez : "Tu sais, l'excès d'alcool peut causer des problèmes au foie et toutes sortes d'autres problèmes. Il faudrait que tu arrêtes de boire de l'alcool."
Imaginez-vous donc que le fumeur, l'alcoolique et l'obèse le SAVENT.
Savoir rationnellement quelles sont les habitudes de consommation qui nous causent du mal ne suffit pas pour changer ces habitudes quand elles sont causées par une compulsion.
