À qui profite l'irruption dans le Capitole?

Par: Ophélien Champlain

On peut d'abord se demander comment ces manifestants ont-ils pu pénétrer aussi facilement dans un des bâtiments les mieux gardés du monde qui, compte tenu de l'ampleur du rassemblement qui avait lieu devant ses portes, aurait dû être sous surveillance maximale... 

Certains se plaisent à blâmer exclusivement des agitateurs d'extrême gauche infiltrés. Quoiqu'il en soit, il y avait beaucoup de réels partisans de Trump parmi ceux qui sont entrés dans le Capitole. C'est indéniable, même s'il y avait aussi des agents provocateurs. Andy Ngô, le journaliste indépendant qui documente les actions des Antifas atteste que le militant BLM de l'Utah John Earle Sullivan faisait partie du groupe d'individus qui se sont introduits dans le Capitole*¹. Et il n'était probablement pas le seul. L'emblématique Jake Angeli [avec son bonnet de fourrure aux longues cornes] n'est cependant pas un militant de BLM. 

L'événement est condamnable, d'abord parce qu'il y a eu des morts [5 en tout: des manifestants et un policier, d'après les rapports que j'ai vu]. Bien qu'elle ait pu accéder au bâtiment facilement, la foule n'y est pas entrée pacifiquement: il y a eu un branle-bas de combat avec des policiers, qui ont été violentés et blessés - ce que rapporte le journaliste Elijah Schaffer, présent sur les lieux*². 

Mais quoiqu'en disent certains politiques et commentateurs, il ne s'agissait en rien d'une tentative de coup d'état orchestrée ou délibérée. C'était clairement un mouvement de masse spontané, maladroit et improvisé. Une foule a l'âge mental d'un enfant de 5 ans. Il suffit de quelques agitateurs [infiltrés ou pas] pour faire tomber une barrière ou forcer une porte, et une masse de gens les suivra sans trop réfléchir. 

Ce qui m'amène au double discours et à l'hypocrisie du "camp du bien"; car le sujet de ce billet n'est pas tant l'irruption dans le Capitole que les réactions qu'elle a suscitées et ses conséquences. 

Les commentateurs qui décrient cette action comme étant d'une barbarie sans précédent et qui hurlent au coup d'état ont pourtant été très complaisants face aux émeutes de BLM et des Antifas lors desquelles des commerces ont été pillés et incendiés tout l'été durant d'un bout à l'autre du pays. Un reporter de CNN parlait de "manifestations plutôt pacifiques" alors que les commerces brûlaient en arrière plan. Kamala Harris avait d'ailleurs encouragé les manifestants à continuer la mobilisation alors que le grabuge sévissait. Inversement, Trump a quand même diffusé une courte vidéo sur Twitter incitant les gens à rentrer chez eux le 6 janvier, rappelant qu'il fallait respecter la loi et l'ordre. 

Certes, il y a eu du vandalisme à l'intérieur du Capitole le 6 janvier, mais les lieux n'ont heureusement pas été complètement saccagés. Imaginez l'état des lieux s'il avait s'agit d'une manifestation de BLM et des Antifas. 

Outre, quand des opposantes à l'assermentation du juge conservateur Brett Kavanaugh ont fait irruption dans l'édifice du sénat en 2018, personne n'a parlé de coup d'état non plus. 

Il faut se demander à qui profite le crime. D'abord à l'establishment politique Démocrate ET Républicain constitué des serviteurs de l'État profond, qui veut diaboliser les partisans de Trump - et tout narratif exprimant un doute sur l'intégrité de l'élection. Ce camp là n'aurait pas espéré mieux. Cette affaire est d'autant plus déplorable parce qu'elle est contre-productive: elle va nuire à Trump, à ses partisans, et plus largement, à la mouvance populiste dans son ensemble. Elle sera instrumentalisée en ce sens à la puissance 10. 

Des adeptes de la culture "woke" [et partisans du camp démocrate] appelaient déjà à la censure et au bannissement des individus tenant de propos estimés "inacceptables". Ils peuvent désormais se servir de ce prétexte pour justifier une purge massive de comptes patriotes et/ou pro-Trump sur les réseaux sociaux. Le compte Twitter de Trump a été supprimé, ainsi que des centaines d'autres [on parle même de milliers]. Facebook a banni Brandon Strake [l'initiateur du mouvement Walk Away, qui incitait les personnes LGBT à abandonner le Parti Démocrate] ainsi que tous les membres de son équipe. À noter qu'il n'y a eu aucune censure ou bannissement suite aux émeutes menées par Black Lives Matter avec le soutien des Antifas. L'atteinte à la liberté d'expression qui s'accentue s'effectue à sens unique. 

Outre, l'irruption dans le Capitole sert de prétexte pour exclure tous les Républicains du Congrès. La représentante Démocrate Alexandria Ocasio-Cortez [AOC] appelle à l'expulsion de sénateurs Ted Cruz et Josh Hawley, pourtant dûment élus. Nancy Pelosi en profite pour lancer une ultime tentative de destitution du président Trump alors qu'il lui reste quelques jours à la présidence. 

Cet événement joue aussi le jeu de l'élite médiatique, qui doit poursuivre sa campagne de dénigrement contre Trump [l'homme qu'ils ont amené l'auditoire à adorer détester] pour maintenir ces cotes d'écoute. Celle-ci sera simplement déviée sur certaines personnalités politiques sympathiques à Trump et sur l'ensemble de ses partisans, qui ne sont pas prêts de reconnaître la légitimité d'une présidence Biden. 

Il faut rappeler la trame de fond: de nombreuses allégations de fraude électorale ont été ignorées, quand elles n'ont pas été carrément ridiculisées. Les médias sociaux ont émis des avertissements sur les publications qui mentionnaient la fraude. YouTube a même brandi la menace de bannissement pour ceux qui oseraient dire que l'élection a été volée. Rappel: la soixantaine de recours judiciaires d'initiative populaire qui ont été entrepris, ainsi que trois par l'équipe Trump, ont tous été rejetés sur des bases procédurales. C'est à dire qu'aucun ne l'a été en fonction du mérite. Aucune cause n'a été dûment entendue - alors qu'un vote postal d'ampleur sans précédent a donné lieu à une série d'irrégularités, rapportées dans des centaines de déclarations sous serment. 

Ted Cruz avait demandé un audit de 10 jours pour examiner rigoureusement toutes les allégations de fraude. C'était la voie à suivre [qui a hélas été rejetée par Mike Pence le 6 janvier]. Si on avait conclu que Joe Biden avait recueilli suffisamment de votes valides pour remporter les états contestés, cela aurait légitimé sa victoire. 

Le camp Démocrate /Big Tech/ Médias mainstream ont été de mauvais perdants en 2016. Ils agissent d'autant plus en mauvais gagnants en 2020 - ce qui ne peut que verser de l'huile sur le feu. On ne soulagera pas le climat acrimonieux en dénigrant et réduisant au silence une large frange de la population qui se sent déjà bafouée parce qu'elle n'est pas écoutée et qu'elle se fait traiter de "déplorable". Les griefs d'une Amérique profonde perdante de la mondialisation continuent d'être moqués et balayés sous le tapis. À ses doléances, on répond qu'elle bénéficie du "privilège blanc". Si la situation s'aggrave, le consortium de establishment politique, des médias de masse et des réseaux sociaux sera le premier fautif.

PS: La situation se déroule peut-être aux États-Unis, mais la censure dans les médias sociaux et la diabolisation des patriotes opposés à la machine globaliste outrepassent les frontières.


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*¹ Andy Ngô: https://twitter.com/MrAndyNgo/status/1347318930138918930

*² Elijah Schaffer: https://www.youtube.com/watch?v=fpNHAuw-K_k

En date du 9 janvier, ces deux comptes n'ont pas été supprimés.

 



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